Je n'aurais raté ça pour rien au monde. Voir "Millénium" le jour de sa sortie. Et je n'ai pas été déçu. Ayant achevé la passionnante trilogie de Stieg Larsson il y a tout juste deux mois, j'apprenais dans le même temps que le film du premier livre allait bientôt sortir au cinéma. On se demande toujours si un film va être à la hauteur du bouquin. Dans le cas présent, pas de problème, l'histoire est fidèlement transposée et cela va même beaucoup plus loin. Les personnages si minutieusement décrits dans l'ouvrage sont exactement tels que l'on pouvait imaginer sur grand écran. Lorsque l'on commence à lire le premier tome, "Les hommes qui n'aimaient pas les femmes", on peut être rebuté par les 100 premières pages. En effet, elles consistent en un long récit sur l'économie suédoise et l'on se demande quand va enfin débuter l'intrigue en elle-même. Et pour le film, le réalisateur a su compacter ce flot d'informations
parfois un peu lourdes pour n'en garder que l'essentiel et entrer rapidement dans le vif du sujet. Dès lors, l'évolution de l'enquête est parfaitement reconstituée, la psychologie des personnages est fidèlement reproduite, sans oublier le choix des lieux et des décors, toujours conformes à l'oeuvre originale de l'auteur. Les scènes difficiles décrites dans le livre sont également filmées avec un grand réalisme. Une vraie réussite en somme, qui nous fait forcément espérer très vite la suite de cet excellent thriller.
Ce soir, c'était le concert de Grégoire au Bataclan. Et quelle soirée ! Après une longue file d'attente sur le trottoir du boulevard Voltaire, Toon et moi entrions dans cette salle que nous connaissons si bien pour y passer de nombreux samedis soirs, au coeur des Follivores. Il n'y a pas plus tard que deux jours, nous y étions encore, et j'en ressortais dans un état proche du pitoyable, m'étant fait piégé par quelques verres de vodka-get de trop... Bref, ce soir, je faisais remarquer à Toon que c'était certainement la première fois que je pénétrais dans cette salle dans un état de relative sobriété.
Après une première partie assurée par Tigane (vous connaissez ? Non, moi non plus et franchement, c'était pas plus top que ça), et alors que nous étions idéalement positionnés à quelques mètres de la scène, Grégoire est enfin arrivé, fendant une foule rapidement survoltée sur "Rue des Etoiles". Un peu de trac au début, et très vite, les chansons se sont enchaînées, toutes plus belles les unes que les autres. Nous ne connaissions que celles qui passent à la radio, mais en avons découvert bien d'autres, magnifiquement écrites, entraînantes, émouvantes, ou envoûtantes. Des airs que l'on n'avait jamais entendus, mais qui seront, à coup sûr des succès. Quel talent ! Et quelle énergie en scène.
Explosion du public lorsque se font entendre les premières notes de "Toi+moi", que Grégoire entonne avec la complicité d'une jeune adolescente de 13 ans qu'il a choisi dans le public et qui pleure de joie en lui tenant la main. Puis deux nouveaux titres écrits il y a tout juste un mois, et qui sont aussi beaux que ceux de l'album. Une reprise de Jean-Jacques Goldman ("On ira") magnifiquement interprétée, un tonnerre d'applaudissements et une réelle émotion lorsque Grégoire a reçu des mains de ses proches, un double disque d'or pour ses 400.000 albums vendus. Une ascension fulgurante et un succès largement mérité pour ce garçon si touchant, si drôle et dont les chansons sont, vraisemblablement comme à son image, si simples, mais tellement justes. Longue carrière à toi, Grégoire. Ce concert restera gravé dans nos mémoires.
Voilà quelques jours, je me rends à ma banque à l'occasion d'un rendez-vous sollicité par mon tout nouveau conseiller clientèle qui voulait faire connaissance. Démarche habituelle qui me m'a pas surpris: j'ai bien dû rencontrer 8 nouveaux conseillers clientèle en 10 ans de vie sur Paris. C'étaient toutes des femmes jusqu'à maintenant, mais la voix qui m'a téléphoné il y a 3 semaines était agréablement masculine.
Samedi dernier donc (le 14 février pour mémoire), 10 heures du matin, j'entre dans l'agence et suis reçu avec le sourire habituel de la charmante hôtesse d'accueil, avant que ne vienne me serrer la main le fameux et non moins charmant "nouveau conseiller". Tout en écoutant ce qu'il me disait, j'essaie de lui donner un âge, que je situe inférieur à 30 ans, et j'examine son allure, élégante (costard-cravate bien entendu) mais relativement décontractée. L'entretien a duré trois bons quarts d'heure. Il faut dire que je n'étais pas spécialement pressé de partir, sa compagnie étant plutôt plaisante (oui, bon, il a réussi à me vendre un produit financier qui ne m'intéressait pas plus que ça, mais son sourire et ses yeux le valaient bien). Puis, il me raccompagne à la porte de l'agence, me disant qu'il avait été ravi de faire ma connaissance. Je lui réponds que le plaisir était partagé.
L'après-midi, je me connecte sur un célèbre site cul-turel afin de relever le courrier du coeur et de discuter philosophie en tout bien tout honneur avec différentes personnes... Quelle ne fut pas ma surprise de recevoir et lire ce message quelques minutes plus tard: "Juste
un re-bonjour à mon client, pour ne pas paraître impoli de passer sur votre
profil sans vous saluer". Mais oui, je vous le donne en mille, c'était mon jeune banquier. Nous avons donc poursuivi notre discussion (après que j'aie évidemment décortiqué son profil), parlant de choses et d'autres mais en restant très respectueux l'un de l'autre (si si)... Et depuis, les conversations s'enchaînent au rythme de nos soirées. Ca me donnerait presque envie de recevoir un coup de fil de mon banquier plus souvent...
J'étais tout content de commander mes billets d'avion pour mes vacances de l'été prochain. Comme c'était le cas cette année, je pars à nouveau aux Etats-Unis comme animateur au sein d'un groupe d'ados pour un périple de 19 jours à travers la Californie, le Nevada et l'Arizona. A la recherche du meilleur tarif, je naviguais donc sur les différents sites des compagnies aériennes et trouvais, avec satisfaction, un billet pour LOS ANGELES à 723 € sur E-Bookers. Erik, l'organisateur du voyage, avec qui je me trouvais à ce moment sur MSN, me dit d'aller voir sur le site américain d'Expédia(expedia.com) car les tarifs sont, paraît-il encore plus intéressants (100 € de moins environ). Je vais vérifier et je vois les mêmes vols à 917. Du coup, je retourne sur E-Bookers, mais mon tarif à 723 € a déjà disparu. Je vais donc voir sur expedia.fr et remarque la même offre à 773 €. Y'a pas photo, je me jette dessus.
Le soir même (c'est à dire hier), vers 21h, Erik me dit avoir commandé un billet pour quelqu'un sur le site expedia.com pour 650 € (et bien sûr, il s'agit des mêmes vols que les miens) et me demande si je n'ai pas confondu les dollars et les euro. Et là, je vérifie et j'ai les boules: oui en effet, j'ai lu trop vite les offres...écrites en dollars: 917 $, ça fait...650 € environ. Et bien sûr, il est trop tard pour appeler le service clients (fermé depuis 1h) et faire annuler mon billet. Cette opération doit se faire dans les 24 heures et n'entraîne qu'une pénalité de 30 € alors qu'après 24h, c'est... 90% du prix du billet à payer au titre de la pénalité (ce qui est quand même excessif, ne trouvez-vous pas ?). J'ai quand même tenté le coup auprès du service clients ce matin, mais malgré une compréhension évidente de ma bourde et l'amabilité de mon interlocutrice, c'était définitivement grillé. Quel con, mais quel con...
Samedi
matin, direction Deauville. Maya avait en effet décidé
de me faire profiter d'un séjour dans un palace de la côte
normande, durement gagné à la sueur de son c..., euh...
de son front. C'était aussi mon cadeau d'anniversaire et il
fut grandiose. Arrivés en début d'après-midi
sous la pluie (pas
de quoi rire, il pleuvait aussi à Paris...),
et après avoir foulé les fameuses « planches »
que Maya voulait absolument voir, nous pénétrions à
l'hôtel « Normandy
Barrière »,
voisin immédiat du grand casino de Deauville et étions
accueillis avec tous les égards. Nous découvrions notre
chambre, où nous ne nous attardions pas très longtemps,
préférant aller nous délasser dans la piscine chauffée à
au moins 28°, puis passant du sauna au hammam jusque vers 18h30.
Ah
j'oubliais ! Quelle n'a pas été la surprise de Maya en
rencontrant, dans le hall de l'hôtel, une « vieille
connaissance » dirons-nous, accompagnée d'un ami,
plutôt charmant. Nous décidions donc de nous retrouver
autour d'un verre à 19h30. Finalement, tout le monde était
d'accord pour continuer la soirée ensemble, et nous avons
passé un excellent moment autour d'une magnifique table, dans
un superbe décor, dînant au champagne et savourant la
délicieuse cuisine du palace, tout cela servi avec grand
professionnalisme par un charmant garçon.
Nos
deux compagnons voulaient ensuite aller au sauna de l'hôtel (ce
qui était plutôt une bonne idée )
mais vu l'heure tardive, nous leur avons proposé d'aller
prendre un verre au casino et de jouer quelques pièces. La
chance fut avec Maya et moi, puisque nous avons eu le bonheur de voir
tomber quelques centaines de pièces des machines à sous
devant lesquelles nous nous étions installés.
La
nuit fut elle aussi excellente, et le petit déjeuner succulent
et on ne peut plus complet. Vers midi, nous quittions la station
balnéaire, ravis de notre petite escapade normande et
rentrions tous les quatre en voiture à Paris. Un tea-dance
attendait en effet notre butineuse nationale, que je remercie
chaleureusement pour ce magnifique cadeau.
Hier soir, vu la froidure ambiante contrastant avec le feu que nous avons tous au cul en ce moment, nous décidions avec Maya, Activia(enfin, ce n'est plus vraiment un surnom qui lui colle à la peau)
et Rachida, nouvellement rebaptisée "Pucca", de rendre une petite
visite nocturne au sauna Gym Louvre. Je souligne au passage la qualité
de l'accueil de cet établissement, tant il est notoire que dans les
commerces gay en général, l'amabilité est loin d'être de mise. A Gym
Louvre, pas de souci, on est toujours bien reçu.
Petites perles saisies au passage lors de la soirée:
- Maya, regardant la video d'un casting pour un film de cul, et remarquant un mec qu'elle connait = donc qui l'a baisée: "Ah mais oui, je le connais, il s'appelle Manu comme moi" (sachant, bien évidemment, que "Maya" n'est pas le vrai prénom de notre butineuse préférée).
- Activia: "Ben on voit plus Maya. Elle doit avoir les quatre jambes en l'air".
- Activia (encore. En grande forme décidément), nous disant, lors du passage devant nous d'un banc de mecs aussi divers que variés: "Tiens, j'ai déjà baisé avec lui"
- Rachida et moi: "Lequel ?"
- Activia: "Celui qui a la serviette bleue" (je vous le donne en mille, il n'y a QUE des serviettes bleues à Gym Louvre...)
Puis
les semaines passèrent et j'avais, de temps en temps, des
nouvelles d'Anthony. Il m'appelait en cachette, car son copain,
toujours aussi « blessé dans son amour propre »
et continuant de lui faire constamment des reproches,
particulièrement en public, lui avait désormais
interdit de me contacter de quelque moyen que ce soit. Il avait donc
été obligé de me virer de ses contacts msn et de
son répertoire téléphonique, mais avait
judicieusement conservé une carte de visite professionnelle
que je lui avais remise lors de ma première visite, avec tout
ce qu'il fallait dessus...
Il me téléphonait donc lors
des rares instants où son mec ne le surveillait pas à
moins de 10 cm de distance et me disait qu'il voulait toujours me
revoir. Il subissait continuellement les plaintes de son copain et je
me demandais à chaque fois s'il ne vaudrait pas mieux lui dire
la vérité. Je décidais finalement de laisser
courir, pensant que son mec allait finir par se calmer, balayer
devant sa porte et que tout finirait par aller mieux entre eux.
Quelques
temps plus tard, vers le début du mois de septembre, je suis
allé voir si leurs profils existaient toujours sur le site de
rencontres sur lequel nous nous étions connus. Celui d'Anthony
avait disparu, mais celui de Jérémy était
toujours actif, et même actualisé. Il était
« célibataire »... Mais ce qui m'a le
plus frappé est ce que j'ai lu dans son petit discours
d'accroche: « Alors
bien déçu par deux mecs sur ce chat, dont un briseur de
couple (...) »,
(donc ça, c'est pour moi...), qui s'ensuit de phrases du genre: « j'ai
envie de m'amuser, j'ai envie de vivre, de rencontrer plein de
monde »,
histoire de faire croire qu'il était prisonnier pendant
l'année de sa relation avec Anthony, et de se poser encore un
peu plus en victime.
Là encore, l'envie d'intervenir, de lui
mettre dans les dents qu'il ferait mieux de la fermer, qu'il n'a pas
été exemplaire lui non plus, m'a démangé.
Même sur le Net, il en fait des tonnes. A ce moment là,
je ne savais pas si c'était lui qui avait rompu ou si c'était
Anthony. Si j'avais su que c'était lui qui s'était fait
larguer, je lui aurais dit que c'était bien fait pour sa
gueule. J'espérais, d'ailleurs, que ce ne soit pas lui qui ai
envoyé bouler Anthony, estimant encore et toujours que tout
cela était de ma faute.
Le « briseur de couple »
avait fait son oeuvre, semble-t-il, mais il trouvait quand même
toujours que faire des plans à trois dans un couple était
dangereux, et que la preuve venait d'en être faite. Pour
autant, je n'étais pas fier de voir ce qu'il se passait entre
eux. Et je n'avais plus de nouvelles d'Anthony qui devait, je
supposais, m'en vouloir énormément. Mais il y a
quelques jours, j'eus la surprise de le voir me contacter sur msn, et
me demander de mes nouvelles. Je l'informais que j'allais lui
téléphoner le soir même. J'avais en effet décidé,
ce jour là, de tout lui dire...
- ça commence déjà par un vendredi soir dîner japonais chez Activia parce que ça fait longtemps qu'on ne s'est pas vus tous ensemble (au moins 5 jours)
- ça continue par une soirée croque-monsieur-Uno le samedi chez Maya, en si belle et si bonne compagnie qu'on n'a même pas envie de bouger pour aller au Raidd, comme c'était prévu. C'est aussi Maya dans toute sa splendeur qui s'écrie à minuit "bon anniversaire" en étant fière d'être la première à me le dire... mais qui se trompe de 24 heures
- le dimanche, c'est
un soin de la peau et du corps dans un établissement spécialisé aux murs humides, sur le boulevard Sebastopol, qui tombe à l'eau pour cause de rhume activien (après les jambes lourdes, c'est la goutte au nez. C'est l'âge, comme j'vous l'ai déjà dit). Mais c'est bien vite rattrapé par une visite nocturne dans le XIII° chez un petit mec adorable qui a besoin de contact
- ça commence vraiment le lundi par quelques petites choses urgentes à faire au bureau (même en vacances, eh oui, ça arrive quelquefois), plein de gentils messages pour mon anniversaire, la déco qui se poursuit à l'appartement et une petite soirée pizza-champagne improvisée à la maison, juste histoire de marquer le coup (et de couper la semaine !)
- ça continue le mardi par un arrêt au garage pour cause de panne de ventilation/chauffage dans la voiture (neuve, quand même, ça fout les boules), une descente chez Truffaut pour embellir les rebords de fenêtres avec des plantes et arbustes d'hiver, et puis comme c'est pas loin, un petit saut chez Ikea et encore quelques bricoles à ramener à la maison. Le soir, c'est l'accueil à la maison d'un petit hispanique qui a envie de se délasser avant de partir en déplacement à Lille de bonne heure le lendemain matin
- le mercredi, c'est un texto à 7h du matin d'un "fucking friend" qui devient de plus en plus régulier et qui me dit "on se voit quand loulou ?", puis une matinée coiffeur et un appel inattendu d'un ex (Boucle d'or) que je retrouve avec un rien de nostalgie à l'endroit où on s'est rencontrés la première fois, et avec qui je passe quelques heures bien agréables, croisant au passage un Yepboy pressé que je pense croiser en boîte samedi soir mais qui me dit aller passer le week-end en province
...et ce n'est que le milieu de la semaine avant de fêter officiellement mon anniversaire samedi soir à la maison et d'aller à la dernière de l'année aux Follivores, qui sera précédée d'un vendredi soirée-ciné et probablement d'un "Club18".
C'est ça, pour moi les vacances: faire tout ce que je n'ai pas le temps de faire quand je bosse, et profiter au maximum de la semaine. Se reposer ? non, pas vraiment, juste ce qu'il faut.
Cependant, quelques jours plus tard, c'est d'Anthony
que je commence à recevoir des messages. Des textos de temps en temps,
plutôt neutres, amicaux... au départ. Puis je pars en vacances aux
Etats-Unis, fin juin. Les messages d'Anthony se multiplient, devenant
quotidiens et plus explicites. Anthony veut me revoir et me demande de
venir dès que possible à Lyon. Il me fait comprendre qu'il ressent plus
que de l'amitié. Là, je me dis que la situation est périlleuse, mais
pas dénuée de piment. Elle est flatteuse également. Alors je profite de
l'instant en me disant que l'un et l'autre ignorent ce que leur moitié
pense chacune de moi, et je trouve cela assez amusant et plutôt
excitant.
Je reviens donc à Lyon le week-end qui suit mon
retour des Etats-Unis, peu après la mi-juillet. L'après-midi de mon
arrivée, Anthony vient me chercher à la gare et m'embrasse longuement.
Nous nous tenons la main dans la voiture et roulons vers le centre
ville de Lyon en cette belle journée estivale. Nous retrouvons Jérémy,
prenons un verre en terrasse, et Jérémy s'en va travailler pour
quelques heures, en début de soirée. Anthony et moi allons à leur
appartement... et faisons l'amour presque immédiatement. Et puis le téléphone sonne, c'est
Jérémy. Au bout de quelques instants, il demande à me parler et
plaisante en me demandant si on est en train de baiser. Je lui dis que
non, malgré son insistance amusée (et ma position non équivoque sur le lit).
Dans la soirée, nous dînons tous les trois au
restaurant avant de partir rejoindre leurs amis pour une tournée des
bars/boîtes. Puis après le repas, je me retrouve seul en voiture avec Jérémy, qui, très
vite, me redemande si son copain et moi avons couché ensemble tout à
l'heure. Je lui dis que non, sans oser le regarder, je résiste un peu,
et puis, il me dit qu'il s'en fiche, qu'il le sait, que ça ne lui fait
rien. Finalement, devant mon silence gêné, il comprend ce qui s'est
passé, et finit par me faire avouer, en me répétant qu'il s'en fout
complètement. De mon côté, le voyant prendre cela d'un air si détaché,
je me dis qu'il s'en fout effectivement. Mais il ne parvient pas à
cacher ses sentiments bien longtemps, et je me rends compte qu'il
n'apprécie pas du tout, sans toutefois me le dire, ou me faire de reproches. Mais voir la tête qu'il fait me suffit pour comprendre.
Je lui rappelle que nous avons fait la même
chose dans le dos de son
copain un mois auparavant, et qu'il ne peut donc pas le lui reprocher
ouvertement. Mais visiblement, il est bel et bien en colère, et je me
dis que ça va être chaud. Nous rejoignons Jérémy et leurs potes en
centre ville, et les sous-entendus commencent à fuser. Anthony ne
comprend pas. Je parviens à lui glisser discrètement que Jérémy est au
courant. Pas de tous nos échanges de messages depuis plusieurs
semaines, mais juste de ce qu'il s'est passé ce soir-là. Jérémy devient
blême. Je me sens très mal, mais nous passons tant bien que mal la
soirée.
Samedi soir, une fois n'est pas coutume, direction les Crazyvores. Inconditionnels habituellement des Follivores (100% chansons françaises), nous avons eu envie de tester à nouveau la soirée "musique internationale". Après une before chez Dululu, dans son appart' nouvellement relooké, arrivée vers minuit au Bataclan. On a les préventes mais on fait la queue quand même, foule oblige.
Et la salle se remplit très, très vite. Trop vite même. La programmation est plutôt sympa, l'ambiance est top. On prend bien sûr plaisir à croiser des connaissances, toujours plus au fil des ans, ou
à voir les mecs des pages profils de Rezog et Citegay "en vrai". Pour certains, les photos sont
conformes et même pas trop flatteuses parfois. Pour d'autres, leur second prénom est "Photoshop".
Bref, on s'en fout, on est là pour s'amuser et chanter sur tout et n'importe quoi, mais au bout de seulement quelques heures, la foule nous empêche assez vite de danser à l'aise. Vers 4 heures du matin, un peu pompette avec seulement 2 vodka-redbull, je décide de partir. Je ne vois pas Maya, qui doit toujours être en train de distribuer son numéro de téléphone à tous ceux qui passent devant elle.
Je sors de la salle, je fais quelques mètres et au moment où je reçois un texto d'Activia et de Tipiaka qui, pour cause de jambes lourdes (eh oui, c'est l'âge où on commence à penser à acheter des bas de contention) me disent être parties il y a une demi-heure, un scooter se gare à côté de moi, sur le trottoir. Le mec, un Black environ 18/20 ans, grand, mince, en jogging et blouson noir, parlant avec l'accent des cités, s'adresse à moi et me demande où il y a un bar ouvert. Je lui dit que je ne sais pas, peut-être vers République, tout proche. Il me demande s'il y a une soirée sympa dans le coin. Je lui indique le Bataclan.
Lui: Euh ouais, mais euh... y'a pas un bar euh... gay, pas loin ?
Moi:
Ben, faut aller vers le Marais, plutôt
Lui: Euh ouais... eh dis, tu fais quoi là ?
Moi:
Je rentre chez moi
Lui: C'est loin chez toi ?
Moi:
Non, pas trop
Lui: Et euh... tu voudrais pas... euh... qu'on aille
quelque part ?
Moi (faussement perplexe mais réellement actrice):
Comment ça ?
Lui: Ben euh... j'sais pas... Euh, t'es... euh...
homosexuel ?
Moi:
Oui
Lui: Ah bon ? Ben prouve-le moi. Viens me toucher, là (Je pense qu'il est inutile de préciser
l'endroit qu'il me désigne. Ceci étant dit, et comme je n'aime pas contrarier
les gens, je m'exécute). Vas-y, touche plus fort, tu sens rien, là (Bon ok, effectivement, là, je sens bien
quelque chose de dur à travers son jogging de racaille. Si les keupines me
voyaient...)
Moi:
Bon tu veux qu'on se fasse un truc ?
Lui: Ben ouais
Et voilà, après qu'il m'a proposé de m'emmener sur son scooter pour aller chez moi (c'est ça, ouais, sûrement), je lui indique la rue immédiatement à droite et lui dit qu'une entrée d'immeuble fera bien l'affaire (ben tant qu'à être dans ce scénario digne d'un film de cul, autant aller jusqu'au bout. J'allais pas l'emmener au Mercure quand même). Il me dit de partir devant chercher un endroit, le temps d'attacher son scooter. Il me rejoint rapidement et nous trouvons une porte d'immeuble ouverte (quelle chance) et la porte du local poubelles non fermée à clé (mais décidément quel bol). C'est là que se poursuit la scène, dont je ne vous donnerai pas les détails, je suis trop pudique pour ça...
Quelques minutes plus tard, il part, en me disant de ne ressortir que 10 mn après lui. Il venait de me demander mon numéro de téléphone (ce que j'ai refusé: je ne suis pas une fille facile, tout de même) et j'ai voulu savoir s'il était homo. Il a bafouillé quelque chose du genre: "euh ouais, enfin si on veut, un peu" . Ce qui voulait clairement dire non, même pas limite bi. Ce qui m'a d'autant plus fait apprécier le trip. N'attendant pas 10 mn mais 30 bonnes secondes, je sors de l'immeuble et rentre tranquillement chez moi, légèrement dégrisé de mes deux vodka-redbull...