Le briseur de couple (Part. II)
Cependant, quelques jours plus tard, c'est d'Anthony que je commence à recevoir des messages. Des textos de temps en temps, plutôt neutres, amicaux... au départ. Puis je pars en vacances aux Etats-Unis, fin juin. Les messages d'Anthony se multiplient, devenant quotidiens et plus explicites. Anthony veut me revoir et me demande de venir dès que possible à Lyon. Il me fait comprendre qu'il ressent plus que de l'amitié. Là, je me dis que la situation est périlleuse, mais pas dénuée de piment. Elle est flatteuse également. Alors je profite de l'instant en me disant que l'un et l'autre ignorent ce que leur moitié pense chacune de moi, et je trouve cela assez amusant et plutôt excitant.
Je reviens donc à Lyon le week-end qui suit mon
retour des Etats-Unis, peu après la mi-juillet. L'après-midi de mon
arrivée, Anthony vient me chercher à la gare et m'embrasse longuement.
Nous nous tenons la main dans la voiture et roulons vers le centre
ville de Lyon en cette belle journée estivale. Nous retrouvons Jérémy,
prenons un verre en terrasse, et Jérémy s'en va travailler pour
quelques heures, en début de soirée. Anthony et moi allons à leur
appartement... et faisons l'amour presque immédiatement. Et puis le téléphone sonne, c'est
Jérémy. Au bout de quelques instants, il demande à me parler et
plaisante en me demandant si on est en train de baiser. Je lui dis que
non, malgré son insistance amusée (et ma position non équivoque sur le lit).
Dans la soirée, nous dînons tous les trois au restaurant avant de partir rejoindre leurs amis pour une tournée des bars/boîtes. Puis après le repas, je me retrouve seul en voiture avec Jérémy, qui, très vite, me redemande si son copain et moi avons couché ensemble tout à l'heure. Je lui dis que non, sans oser le regarder, je résiste un peu, et puis, il me dit qu'il s'en fiche, qu'il le sait, que ça ne lui fait rien. Finalement, devant mon silence gêné, il comprend ce qui s'est passé, et finit par me faire avouer, en me répétant qu'il s'en fout complètement. De mon côté, le voyant prendre cela d'un air si détaché, je me dis qu'il s'en fout effectivement. Mais il ne parvient pas à cacher ses sentiments bien longtemps, et je me rends compte qu'il n'apprécie pas du tout, sans toutefois me le dire, ou me faire de reproches. Mais voir la tête qu'il fait me suffit pour comprendre.
Je lui rappelle que nous avons fait la même chose dans le dos de son copain un mois auparavant, et qu'il ne peut donc pas le lui reprocher ouvertement. Mais visiblement, il est bel et bien en colère, et je me dis que ça va être chaud. Nous rejoignons Jérémy et leurs potes en centre ville, et les sous-entendus commencent à fuser. Anthony ne comprend pas. Je parviens à lui glisser discrètement que Jérémy est au courant. Pas de tous nos échanges de messages depuis plusieurs semaines, mais juste de ce qu'il s'est passé ce soir-là. Jérémy devient blême. Je me sens très mal, mais nous passons tant bien que mal la soirée.
(à suivre)